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Channel: Le Blog du Métropolite Michel (Laroche) - le-grain-de-sel
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La Croix et les Croix

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crucifixion-2.jpg( Suite et fin ) Avec l’autorisation de Madame Lydia Feodorovna Places, nous publions la suite de notre correspondance par courriel. Nous espérons que de faire entendre le cri de personnes simples dont le seul tort est d’avoir exprimé la voix du Peuple Royal donnera du courage à tous ceux, qui n’ont pas encore compris que dans l’Église nous ne sommes pas dans le concept occidental d’Église enseignante ( le clergé) et  d’Église enseignée ( le Peuple). Le Peuple Royal, lorsque les évêques  et les prêtres ne remplissent plus leur mission, devient par le  martyr de la conscience la Voix que choisi le Christ pour faire entendre : «  Ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apoc.II,7) La Rubrique « Grain de Sel » donne la parole au Peuple Royal de l’Église Orthodoxe en France. Mais nous nous efforcerons à chaque fois devant tant de douleurs, de donner des réponses pacifiantes qui permettront à chacun de recouvrer les voies d’une vie spirituelle authentique, précédemment troublée par des événements traumatisants.



Vendredi 18 septembre 2009
а что меня так жестоко наказали?

La  Traduction : « Pourquoi m'a-t-on aussi violemment châtiée? » qui était le titre en russe, ajouté par le rédacteur en chef de la Pensée Russe à ma réponse à l'archevêque Gabriel, après son décret d'excommunication. 
Pour ma part, en haut de mon texte,  j'avais recopié Jean XVIII, 23 : «Jésus répondit : Si mal parlé atteste le mal, mais si j’ai bien parlé alors pourquoi me frappes-tu ? » que je trouvais fort à propos. Il y figure toujours.
Je vous remercie sincèrement,  Père, de votre sollicitude et de vos bonnes paroles. J'y suis très sensible. Je suis très tranquille. J'ai confiance en Notre Seigneur. Tout le monde (et moi-même) sait que mon excommunication est  une mesure politique. Je sais pour ma part que je n'ai ni menti, ni calomnié, (à moins que dire ce qui est vrai soit considéré comme une calomnie ?) et que cette honteuse décision prise par contumace, par-dessus les Canons, est un terrible boulet surtout pour l'archevêque et son archiprêtre Jean Gueit à la base de cette mesure. Pas pour le Seigneur qui tranchera. J’ai aujourd’hui pardonné à eux deux et je prie pour eux.
Cette mesure a été prise pour me faire taire: dommage! Justement elle me fait crier encore plus fort. Non pour me défendre, mais pour m’indigner de ce qui continue d’être fait dans la paroisse de Nice et dans l’archevêché, contre la Tradition Orthodoxe. 
Alors maintenant ils devront préparer un bûcher pour m'anéantir. Et heureusement qu'on n'est pas en « Soviétie », car j'aurais été abattue physiquement  depuis longtemps.
Je n'ai aucune prétention pour me comparer à d'autres qui ont été persécutés et excommuniés. Je vois l’ai écrit dans ma précédente lettre, je fais partie du «  terreau » de l'Église. Je ne suis rien ou pas grand chose. J'essaie simplement d'entendre et d'appliquer la Parole de Notre Seigneur.
Je vais vous raconter une histoire personnelle.  Voyez-vous, après un terrible scandale en Conseil de Paroisse (j'étais secrétaire), scandale orchestré par le recteur (l'archiprêtre Jean Gueit) en février 2006, en rentrant chez moi, j'avais enlevé ma croix de baptême renonçant à  porter la même croix que la croix de prêtre portée par celui qui m'avait ainsi maltraitée. Le temps est passé. Je suis restée sans ma croix, rangée dans ma boîte à bijoux. En février 2008, le primat des Hors Frontières, Monseigneur Laur, a fait une visite pastorale à Cannes.
Je suis allée là-bas. Je l'ai vu. Je l'ai écouté. Je l'ai regardé. Je l'ai entendu prier. J'ai vu le charisme qui émanait de sa si frêle personne. Oui l'Esprit parlait en lui et rayonnait de sa personne. Là-bas, j'ai vu des vrais fidèles. J’ai entendu de vrais choristes. J'ai vu des vrais prêtres. J'ai vu un véritable évêque. J’ai vu un vrai primat. J’ai  participé à une vraie liturgie: tout et tous irradiaient de l'Amour du Christ. Je suis rentrée chez moi et j'ai remis ma croix. Parce qu'elle portait  le même sens pour tous  et pour moi.


La servante de Dieu, Lydia Feodorovna PLACES. Nice.








Lundi 21 septembre 2009


Chère Sœur en Christ,

Je commencerai par l’histoire de votre croix. La Croix sur laquelle le Christ se laisse crucifier et porte, non seulement nos péchés qu’il assume librement en sacrifice expiatoire, mais ce n’est pas asses dit, nos vies: le Christ nous porte tous personnellement, dans sa chair blessée, couronnée d’épine, souffletée, revêtue du manteau et du sceptre  de la dérision et des calomnies, transpercée. Cette Croix d’humilité d’un évêque ou d’un prêtre qui lave les pieds de ses paroissiens, cette Croix-là vous ne l’auriez jamais quittée. 
Certes vous avez fait une erreur spirituelle en vous dépouillant de la Croix de votre baptême. Mais pour vous, si j’ai bien compris, la Croix du recteur de Nice était une croix de vanité ecclésiastique. Si bien compris, elle était devenue à vos yeux la décoration ornementale  que portait l’archiprêtre qui vous blessait : une croix de pouvoir, une croix d’une hiérarchie aveuglée et enivrée  par son propre despotisme; une croix dorée à l’or fin scintillante de pierreries comme on en vend dans les magasins pour évêque, archimandrite ou archiprêtre,  à Athènes ! De cette croix symbole non plus du sacrifice du Christ pour nous les pécheurs, mais d’une tyrannie exercée  au-dessus des croyants, vous ne vouliez pas.
Cela est si vrai que lorsque vous avez été en face d’un véritable évêque ( il y a peu de temps qui était encore dans une Eglise en  schisme comme le patriarcat de Kiev,  souvenez-vous)  alors vous avez réalisé deux choses. La première est  le détournement de sens de la Croix que la hiérarchie de notre Église donne à cette décoration rutilante (que je porte moi-même comme évêque) n’est plus aux yeux même de ceux qui en sont revêtus  le symbole du sacrifice et de l’humilité de Notre Seigneur Jésus Christ, mais je le répète, le signe de reconnaissance de l’autorité dont l’évêque a revêtu tel ou tel prêtre ou même une récompense : croix dorée sans couronne ; croix dorée avec couronne, croix couronnée avec pierreries deux croix couronnées, trois Croix couronnées etc ).   Toutes ces croix transmutées en décorations depuis des siècles détournent les âmes faibles de certains prêtres à qui on les donne à porter, de la véritable signification de la Croix ! La seconde prise de conscience que vous avez eue devant le Métropolite Laure de bienheureuse mémoire, est qu’un hiérarque humble, qui portait lui-même une telle Croix ornée,  ne la portait pas comme une décoration, mais comme un apôtre lui-même crucifié avec le Christ, portant dans sa chair unie eucharistiquement à la Chair  du Christ,  le Peuple Royal qui lui a été confié charismatiquement par le Seigneur. Alors vous avez replacé votre Croix autour de votre cou, près de votre cœur dans lequel le Christ repose comme dans sa maison,  comme il est venu se reposer chez le publicain Zachée au grand scandale  des autorités religieuses qui se sont écriées :« Il est venu dormir chez un pécheur ». Croix qui représente aujourd’hui, également,   votre acceptation de l’épreuve que le Seigneur a autorisée pour vous, en vous jugeant capable de la supporter. 
A Votre question : «Pourquoi m'a-t-on aussi violemment châtiée? » je ne peux que voir le Christ Crucifié pour nous, lui l‘innocent, et me dire : «  Que sont nos épreuves par rapports aux Siennes ? » Si l’épreuve est injuste, c’est-à-dire que d’une manière flagrante nous supportons une injustice ( nous écrivons « supporter » et non pas « subir » qui est un verbe inexact et non chrétien) nous ne sommes pas pour autant innocents. Lui Seul est sans péché. Nous, lorsqu’une épreuve survient, elle vient toujours nous purifier d’une faute cachée que nous connaissons ou dont nous n’avons pas encore pris conscience. Les saints ont toujours reçu les épreuves comme un instrument de la Providence pour leur purification. Peut-être que votre épreuve, que mon épreuve que vous ne connaissez pas, que les épreuves de son Peuple Saint que vous ne connaissez pas entièrement, sont notre mince, très mince participation à Ses souffrances pour notre purification, notre salut personnel autant que celui de tous les baptisés ;  et  j’en suis certain dans votre cas, uni au Père Nicolas et à la longue liste des prêtres et des fidèles châtiés injustement, à la purification de votre archevêché et l’Église Orthodoxe en France.


En me confiant à vos prières.


+Métropolite Michel Laroche


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